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Pourquoi le Scoutisme mondial ferait un bon prix Nobel de la paix

L’Organisation mondiale du mouvement scout (OMMS) et l’Association mondiale des guides et éclaireuses (AMGE) ont été nommées le 27 janvier 2021 pour le prix Nobel de la paix de l’année. L’OMMS et l’AMGE représentent ensemble plus de 60 millions de membres à travers le monde.

L’initiative émane de la députée norvégienne libérale Solveig Schytz, elle-même ancienne commissaire générale des scouts et guides de Norvège : « Le mouvement scout et guide se fonde sur la capacité des jeunes à être des citoyens actifs dans leurs communautés locales et dans le monde », a-t-elle argumenté sur les réseaux sociaux.

La parlementaire de 45 ans, qui précise faire partie du mouvement scout et guide depuis l’âge de 8 ans, a insisté sur l’urgence de cette reconnaissance, dans le contexte actuel : « À une époque où le monde est confronté à des défis énormes comme le changement climatique, les guerres ou une pandémie, nous avons besoin d’un contrepoint à l’égoïsme et au nationalisme. La jeunesse mérite des occasions de contribuer à la société, au niveau local et à l’international. »

 Des artisans de paix par essence

Cette nomination est justifiée selon le dominicain Yves Combeau, auteur de l’ouvrage Toujours prêts. Histoire du scoutisme catholique en France (Éditions du Cerf, février 2021). Comme il le rappelle, « le scoutisme a dans son ADN l’impératif de la fraternité et de la paix, même s’il ouvre aussi à d’autres dimensions ».

Cet historien, diplômé de l’école des Chartes, précise : « Baden-Powell, qui était un général britannique, s’est lui-même converti au pacifisme, comme en témoignent ses discours des années 1920 à 1930. À l’échelle européenne, les scouts et guides ont joué un rôle majeur dans la réconciliation franco-allemande, en 1945. Depuis toujours, les scouts participent à la construction d’une solidarité internationale, dans un esprit de service et de gratuité. »

Ils s’y engagent personnellement lors de leur promesse, en déclarant vouloir « vivre selon la loi des scouts et guides du monde entier ». En 1981 déjà, leur action en faveur de la paix dans le monde avait été reconnue par l’Unesco qui avait décerné à l’OMMS son prix de l’éducation pour la paix.

 10 millions de scouts pour 120 projets

Aujourd’hui, l’OMMS coordonne une dizaine de programmes (campagnes, événements, appels à l’action, regroupés sous l’appellation « Cadre pour un monde meilleur ») comportant un impact social et contribuant à la réalisation d’objectifs de développement durable. Le programme Dons pour la paix avait été officiellement lancé pour le centenaire du scoutisme, en 2007.

Ce sont donc près de 10 millions de scouts qui se sont investis à travers 120 projets, parmi lesquels des clubs de paix instaurés dans la région des grands lacs en Afrique (Burundi, Rwanda, les régions du Nord et Sud-Kivu de la République démocratique du Congo), un programme éducatif intégrant les enfants des rues au Salvador, une aide en Haïti à la suite du séisme, etc.

En 2011, l’initiative Messagers de la paix est venue prolonger cet engagement. Elle vise à mobiliser les scouts du monde entier dans des activités destinées à consolider ou promouvoir la paix. Le rapport les Scouts et la Paix de 1908 jusqu’à aujourd’hui, publié en 2014 par le Bureau du scoutisme mondial, évoque ainsi 16 millions de projets et d’actions locales réalisés ces dix dernières années.

 Des actions pour le monde d’aujourd’hui

Les scouts et guides de France privilégient d’autres outils. Membre de l’OMMS et de l’AMGE, le scoutisme français compte 125 000 adhérents. Il fédère six mouvements de scoutisme en France, un par confession. Parmi eux, les Scouts et Guides de France, forts de 88 000 adhérents dont 27 000 bénévoles.

« Il existe de nombreux programmes en faveur de la paix à l’international », précise Coline Garnier, déléguée nationale en charge de l’international. « Par exemple, le brevet Scout du monde encadre les projets de solidarité internationale à l’étranger. »

L’association envoie chaque année 4 000 à 5 000 jeunes « dans une démarche de coconstruction et un esprit de rencontre, en lien avec des partenaires locaux », insiste la responsable. Animation de rue, protection de l’environnement, rencontre avec des migrants… autant de projets motivants pour les jeunes.

Cette année, les Scouts et Guides de France se sont mobilisés en faveur du Liban. « En plus de l’appel à dons, nous cherchons à apporter un soutien moral dans le temps, reprend la déléguée. Certains de nos groupes ont envoyé des boîtes à prière à des groupes scouts de Beyrouth, par voie postale, et entretiennent des échanges numériques. »

« Le scoutisme m’a appris à me contenter de peu »

En 1941, dans un dernier message, le fondateur du scoutisme, Robert Baden-Powell, évoque « la bonne action, pour amener la paix dans le monde ». C’est ce que vit encore aujourd’hui Marie, guide à Marseille dans les années 1930, qui fêtera son centenaire le 10 mars 2021.

Elle se réjouit de la notoriété que donnerait au mouvement scout le prix Nobel de la paix. « Le scoutisme m’a appris à me contenter de peu, ce qu’on appelle aujourd’hui la sobriété heureuse, poursuit la centenaire, la gratuité, l’ouverture à l’autre, la fraternité… »

La fraternité est au cœur de la loi scoute, selon l’OMMS, comme le précise l’article 4 : « Le scout est un ami pour tous et un frère pour tous les autres scouts. » Une réalité particulièrement émouvante lors des jamborees (rassemblements internationaux destinés aux 14-17 ans, qui ont lieu tous les quatre ans). Le dernier a rassemblé plus de 40 000 participants.

À chaque fois se côtoient des scouts issus d’ethnies en conflit ou de pays en guerre. C’est une belle occasion de se rencontrer, d’échanger, et de tisser des liens de paix qu’Internet permettra de conserver dans la durée. La 25e réunion internationale se tiendra en Corée du Sud, en 2023, alors que le coronavirus ne sera plus, espérons-le, qu’un mauvais souvenir.

La guide centenaire qui œuvre toujours pour un monde meilleur
Le 10 mars 2021, ses 135 descendants fêteront via Internet, le centenaire de Marie Maestraggi, une abonnée de La Vie. Guide à Marseille dans les années 1930, elle habite toujours dans sa petite maison à la campagne, à Saint-Chamas, près de Salon-de-Provence. « Je vais encore chercher mon bois et j’allume mon feu le matin ! Avant la pandémie, je visitais un centre pour personnes handicapées ; je les connais par leur prénom. Dans mon village, je m’arrête pour ramasser les papiers qui traînent par terre… Je ne peux pas m’en empêcher ! » Toutes ces bonnes actions représentent la part du colibri de chaque scout. Ce sont ces petites contributions qui, mises bout à bout, font advenir un monde meilleur. Fidèles aux mots de Baden-Powell.